« Keep Me From Drowning » (19.03.21, Radicalis Music) est le troisième album du musicien tessinois Andrea Bignasca.
En onze chansons, le chanteur, guitariste et batteur à temps partiel se penche sur le thème de la navigation en mer : fortement influencé par les expériences personnelles qu’il a faites lors de ses voyages aller-retour entre le Portugal et la Suisse, Bignasca exprime le sentiment d’être constamment sur la route et présente ainsi la bande-sonore d’un road trip extrêmement varié, sans jamais perdre de vue la destination.
Après le grand succès de ses deux premiers albums, notamment en Suisse, une diffusion à profusion sur Airplay et de nombreux concerts, Bignasca a produit le troisième album, en grande partie seul, en automne 2020. Chaque musicien du groupe a enregistré sa partie soimême, puis fourni les morceaux finis a Matteo Magni qui a mixé et masterisé l’album. D’abord due à la pandémie de Covid 19, cette façon de travailler offre de nouvelles possibilités et laisse une large place au chant et à la guitare. Bignasca s’aventure même sur la batterie, l’instrument de son enfance, dans « Nothing On You » et chante pour la première fois en italien, sa langue maternelle, dans « Left My Heart At A Rest Stop ».
Après ses débuts bluesy sur « Gone » (2015) et la suite rocky voir grungy de « Murder » (2018), Bignasca a trouvé sa place au milieu : « Haven », joué sur une guitare classique, qui, comme son nom l’indique, respire la sécurité, le confort et le foyer, constitue le centre de l’album. Le dernier morceau, « That Place », accompagné de son de guitares légers, et le majestueux morceau eponyme presque folklorique forment le côté plus calme de « Keep Me From Drowning ». Bignasca nou régale aussi avec une liste complète de grandes chansons rock : « Mending A Dream », « How To Love » et enfin la grande ballade rock « Anywhere The Wind Blows » qui pourraient bien être des lassiques.
Ici, Bignasca prouve une fois de plus de manière impressionnante pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs chanteurs de Suisse. « Nothing On You » brille par des riffs à la Royal Blood et le fameux « Left My Heart At A Rest Stop » rappelle les racines américaines, pour se terminer par un orage de son de guitares. « Where Things Grow Mean » et « Most Times » comportent également deux titres très blues, dont le dernier ouvre un nouveau chapitre dans la carrière à Bignasca – la boîte à rythmes : La batterie synthétique combinée à un riff de guitare surdéterminé et spatial rappelle les souvenirs de The Kills et leur savant mélange de rétro et de contemporain. « Most Times » réussit tout aussi bien, en garnissant le choeur de sons sphériques supplémentaires empruntés aux années 80.
Les paroles des chansons – toutes écrites à Lisbonne – montrent, par rapport au précédent album « Murder », un chanteur calme et réfléchi qui veut s’interroger et innover. Le thème général, ainsi que la voix caractéristique et expressive de Bignasca, unissent les différentes influences et font de « Keep Me From Drowning » un album au son extrêmement varié, jamais naufragé.